Vous ne savez comment occuper les enfants en ce lundi de Pâques ? Direction Magnac-Lavalette (Charente), au château de La Mercerie, où les bénévoles de l'association Saint-Etienne patrimoine organisent une chasse aux oeufs, de 14 à 16 heures. Les inscriptions sont toujours possibles et se font sur place.
La petite fête se prépare depuis le mois de février : pas moins de 1000 oeufs ont été peints à la main. L'opération a été minutieuse, ce que l'on constate sur la page Facebook dédiée à la restauration de La Mercerie.
La sortie, ce lundi après-midi, sera aussi l'occasion de découvrir l'ampleur du chantier entamé pour sauver ce petit Versailles charentais et redonner vie au rêve mégalomaniaque de l'architecte Alphonse Réthoré et du député Raymond Réthoré.
La Mercerie est un vaisseau fantôme construit à partir des années 30. Dans le prolongement du manoir du XIXe, une galerie-façade inachevée s'étend sur 220 mètres. Ruinés, les frères Réthoré interrompirent les travaux dans les années 70. Plus tard, ils souhaitèrent léguer leur château à l'Assemblée nationale, qui déclina poliment. L'incroyable bâtisse fut vendue aux enchères en 1987. La façade sud-ouest du château et tous les décors intérieurs sont inscrits à l'inventaire supplémentaire des Monuments historiques depuis 1988.
En 2011, la mairie de Magnac-Lavalette est devenue locataire du château. Elle a signé un bail de 75 ans avec le propriétaire des lieux, une société immobilière parisienne.
La Mercerie n'a pas attendu Pâques pour ressusciter. Mais l'ancien château des frères Réthoré à Magnac-Lavalette résonnait aux cris des enfants hier après-midi. Ils étaient des centaines à se lancer dans la course aux œufs entre les bosquets et la façade versaillaise. Les parents pouvaient en profiter pour visiter en toute quiétude la belle endormie qui sort de sa léthargie depuis un an et demi, depuis que l'association de sauvegarde se démultiplie. Les animations se succèdent au rythme des restaurations. La signature en août 2011 d'un bail emphytéotique entre le maire Didier Jobit et les propriétaires, la société Paris Périph, a débloqué une situation figée depuis plusieurs décennies. Une situation qui risquait de condamner l'ancien monument de l'architecte et du député gaulliste. Il y avait urgence quand des centaines de bénévoles se sont attelés à la tâche. Pour nettoyer l'intérieur, dégager le parc et les bois, rénover les peintures et les boiseries.
Engouement public
"Toutes les charpentes ont été refaites. Les Compagnons vont reconstruire les deux tours en mai. On va découvrir le petit manoir en juillet et l'ensemble de la toiture devrait être terminé en décembre", indique l'élu, entre deux visites guidées ce lundi. Le chantier pourrait flirter avec les 400 000 euros. Une dépense subventionnée à 80% par les collectivités auxquels s'ajoute la participation de la Fondation du patrimoine, de sponsors privés et la souscription. Une souscription qui atteint aujourd'hui les 15 000 euros. La diffusion de l'émission des Racines et des Ailes, consacrée en partie à La Mercerie, fin avril pourrait déclencher un nouvel élan de générosité. L'association compte aussi sur les prochains rendez-vous (la pièce de théâtre "J'y suis j'y reste" de Marie-Claude LANNE le 1er juin, le "Déjeuner blanc" du 9 juin) et les visites qui reprendront en mai pour récolter des fonds.
L'engouement public atténue les aléas du quotidien: le vol d'une quarantaine de plants de charmilles dans la nuit de vendredi à samedi ou la disparition plus ancienne d'une bétonnière. Le sourire des visiteurs, comme celui de Laurence et Christine venues hier en voisines avec leurs enfants, de Juillaguet et Ronsenac, stimule les énergies. La Mercerie ne met pas tous ses œufs dans le même panier.
Les huit conteurs avec David Neau, de Charente nature, devant le château de La Mercerie. (Photo B. C.)
Les huit conteurs de la compagnie Histoires de dire, du foyer culture et loisirs de L’Isle-d’Espagnac, ont exploré le monde imaginaire et riche des chouettes et hiboux.
Quant aux animateurs de Charente nature, David Neau et Danièle Raynaud, ils ont expliqué les réalités, sortant ainsi des croyances ancestrales qui ont tant nui à ces rapaces nocturnes.
« Chouette hulotte ou effraie affectionnent ces espaces boisés. C’est donc un endroit d’exception que ce domaine de La Mercerie : les vieilles pierres nous plongent à merveille dans les légendes », affirme David Neau, chargé d’études au sein de Charente nature.
Les légendes sur les chouettes et hiboux seront contées ce soir devant le château
En contrepoint, les animateurs de Charente Nature interviendront pour faire le tri entre les horribles légendes qui courent sur les chouettes (meilleures amies des sorcières, comme chacun sait) et la vie réelle de ces rapaces nocturnes, apportant aux histoires une ponctuation scientifique.
Dans les boisLes plus explorateurs, au lieu de rester devant le château à se laisser bercer par les contes, pourront choisir de s’enfoncer dans les bois de La Mercerie, accompagnés par les spécialistes de Charente Nature, pour aller écouter les chouettes chanter et en apprendre plus sur leur mode de vie.
Voici le joli programme concocté par l’association pour fêter les 10 ans de la Nuit de la chouette, événement qui se déroule tous les deux ans. D’ordinaire, il garde une coloration toute scientifique. Cette année, l’imaginaire est aussi invité, à travers les légendes.
Charente Nature a trouvé un complice idéal avec le groupe de conteurs-chercheurs Histoires de dire, à L’Isle-d’Espagnac, l’un des ateliers du Foyer culture loisirs. L’objectif est simple : « Essayer de casser des vérités qui n’en sont pas », expliquent David Neau, chargé d’études à Charente Nature, et Danièle Rainaud, la bénévole responsable de la section ornithologique.
« La chouette effraie est l’une des principales victimes des superstitions, rappelle David Neau. Son cri est vraiment très impressionnant. Et c’est une chouette qui, historiquement, vivait dans les granges, là où on conservait le foin. Quand les jeunes sont prêts à voler, ils marchent et ça fait comme des bruits de pas sur le plancher… »
Il n’en fallait pas plus pour accuser la bestiole de tous les maux. Le procédé est ancien : le petit nom latin de la chouette hulotte est Strix aluco. Strix signifie vampire, rien que ça ! La hulotte est la chouette la plus commune chez nous. C’est elle qui hulule - ce n’est pas le cas de toutes, la dame blanche chuinte, par exemple.
Dans les anciennes légendes, rappelle Nicole Guibreteau, l’une des conteuses de ce soir, « la chouette et le corbeau sont les compagnons des sorciers. Un petit crapaud par - dessus et vous avez la totale ! »
Retournement de situation aujourd’hui. « Dans la littérature jeunesse, la chouette a complètement changé d’image. C’est un animal protecteur, qui veille la nuit sur le sommeil des enfants. »
Ce soir, à 19 heures, au château de Magnac-Lavalette. La soirée durera jusqu’à 22 heures. Gratuit. Apporter si possible une lampe frontale.
Voici le lien pour l'émission diffusée le 08 mars 2014 par FR3, concernant la Charente: " Charente, d'eau et de pierre" et dans lequel apparait le château de la Mercerie.
http://france3-regions.francetvinfo.fr/aquitaine/emissions/cap-sud-ouest
Le château de Magnac-Lavalette poursuit sa métamorphose Grâce aux bénévoles toujours plus nombreux. Aujourd’hui, le manoir du XIXe siècle redresse la tête.
Ils étaient une poignée au départ à croire à la résurrection de La Mercerie. Ils sont quelque 400 bénévoles aujourd’hui à rêver d’un château rénové. "Il n’est pas encore hors d’eau, mais il est sauvé. Tous les murs, toutes les pierres ont été consolidés", se réjouit Didier Jobit, le maire de Magnac-Lavalette, à l’origine de cette métamorphose. Les frères Réthoré, Raymond le député et Alphonse l’architecte, doivent se retourner au pied de leur colonne. Le chantier était gigantesque au moment de la signature du bail emphytéotique entre le maire et "Paris Périph", la société parisienne propriétaire. Il l’est beaucoup moins deux ans plus tard.
Sur les 3.000m2 de toiture, il ne reste plus que 300m2 à couvrir et le manoir du XIXe à terminer. Michel Labarde, un retraité angoumoisin, s’y attelle tous les après-midi. Il habille les corniches en zinc et replace les chêneaux.
"Je ne croyais pas qu’il y avait autant de boulot, mais on est toute une bande à travailler. Les compagnons ont remis les ardoises", confie l’ancien plombier, à pied d’oeuvre sur l’échafaudage qui domine la campagne.
L’une des deux tours sera recoiffée aux beaux jours. La charpente attend la grue et des mains expertes pour se hisser au sommet. L’autre tour attendra des jours meilleurs.
D’ici là, les chambres d’Alphonse et de Raymond se seront refait une santé. "On a été obligé de tout démonter et de tout étayer. Il y avait des poutres métalliques qui n’allaient pas jusqu’au bout, des bois pourris. Il y avait des infiltrations partout", décrit Jean-Paul Rouyer, le président de l’association de sauvegarde, habitué aux surprises du château.
La Mercerie porte des stigmates qu’il faudra du temps à effacer. Après la première tranche de travaux, la totalité de la couverture, dont la facture devrait dépasser 250.000 euros HT (1), Didier Jobit envisage déjà deux autres tranches du même montant.
La chaîne de solidarité tourne à plein régime
"On prépare des études d’aménagement intérieur et extérieur avec la Drac [Direction régionale des affaires culturelles NDLR]" indique-t-il, devant l’entrée du parc à redessiner. Un chantier parmi d’autres, mené de pair par les professionnels et les bénévoles.
La chaîne de solidarité tourne à plein régime. Elle revêt les formes les plus diverses. Il y a les papis et mamies qui élèvent des lapins pour le repas collectif du week-end. Il y a les entreprises locales qui prêtent du matériel et pratiquent des tarifs privilégiés. Il y a les jeunes Compagnons qui profitent du site pour réaliser leur chef-d’oeuvre: le four à pain hier, un plafond demain. Il y a les visiteurs qui se découvrent un talent de restaurateurs. Il y a les retraités qui s’activent au rythme de La Mercerie. Claude Madelaine, ancien gérant d’une jardinerie, s’émerveille devant la roseraie qu’il a dégagée avec quelques autres. La glycine grimpe au ciel et l’allée en voûte abrite les balades. "Il faut que le château redevienne un lieu de promenade dominicale" répète Lysiane Rouyer, l’une des guides du site.
Un site qui a attiré plus de 5.000 visiteurs payants cette année. Des visiteurs conquis par l’aventure humaine du château. Une aventure qui est loin d’être finie.
(1) La dépense est subventionnée à 80% par l’État, la Région et le Département. La souscription, toujours d’actualité, a rapporté 10.000 euros.
Dernière visite de l’année, dimanche à 14h30.
Une bande dessinée qui sent bon la forêt
C’est un projet qui émane du pays d’Horte-et-Tardoire, ce dernier ayant établi une charte forestière. S’y sont associés le Sud-Charente, le pays du Périgourdin et celui du Grand-Bergeracois.
Cet ouvrage ludique et pédagogique qui a été réalisé en partenariat avec l’Éducation nationale et le Centre international de la bande dessinée et de l’image (Cibdi) a été financé par l’Europe (leader), les départements de la Dordogne et de la Charente, puis les régions Poitou-Charentes et Aquitaine.
Les dessins ont été exécutés par un groupe d’auteurs réunis au sein du collectif Café Creed basé à Angoulême. Douze messages sont ainsi livrés sur l’importance et la protection de la forêt. Les livres seront distribués aux élèves de cycle 3 du primaire et aux sixièmes et cinquièmes des collèges afin que ce sujet soit exploité dans ces classes.
Un enjeu touristique
Lors de cette inauguration, Mathieu Bergeron, technicien forestier à l’origine de l’avant-projet du pays, a fait visiter la forêt du château qui s’étale sur 37 hectares. Elle présente une biodiversité importante due à la grande variété des peuplements, au mélange de nombreuses essences et à la présence de vieux arbres et arbres morts.
Le programme d’exploitation prévu s’efforcera de préserver cette richesse environnementale.
« C’est la commune de Magnac-Lavalette qui assure cette gestion puisqu’elle a contracté avec les propriétaires du château un bail emphytéotique. Pour équilibrer son budget, elle vendra du bois car il a été prévu des aménagements intéressants dans le domaine touristique : dégager l’ancienne allée, réhabiliter des prairies enclavées en friches, mettre en valeur les cinq petites mares… », a précisé Mathieu Bergeron au cours de la visite, attirant l’attention sur des pins Douglas, séquoias, cyprès chauves… remarquables.
Des objets d’un hameau du XVIIe
Daniel Bernardin devant l’une des entrées du hameau, où on peut voir des éléments ouvragés
Des membres du Graht devant l’emplacement d’un four à pain.
Le Groupe de recherche archéologique et historique Tolvère (Graht) travaille actuellement sur le plateau qui domine le château de La Mercerie. En effet, en 2011, sous une végétation luxuriante, Didier Jobit, le maire, Fabien Truffandier de l’association Les Amis du château, et Daniel Bernardin du Graht, ont découvert quelques éléments architec- turaux.
Aménagement futur du site
Les Amis du château étant intéressés par cette trouvaille, le Graht s’est mis au débroussaillage et au déblayage en février 2012. Ce dur labeur achevé, sont apparus alors les éléments d’un hameau du XVIIe, des deniers trouvés datant de 1612 l’attestant. « On a trouvé aussi maints outils révélant une occupation tournée vers l’agriculture et deux habitations intéressantes au niveau architecturale par la qualité du bâti : un hexagramme a été gravé dans une pierre de taille par un compagnon du tour de France. Linteau ouvragé, éléments de colonne, pierres sculptées laissent à penser que ce hameau était habité par des gens importants », expliquent Daniel Bernardin et son équipe en pleine activité.
Faënce et poterie
Ce village, qui vivait en autarcie (four à pain, mares), était bien délimité puisqu’on y trouve trois entrées qui peuvent se fermer sans problème. L’une d’elles est très particulière car on peut voir un départ de voûte et une base de pilier. Actuellement, des membres du Graht trient les éléments découverts (faïence, poterie en grès, pierres taillées ou sculptées) en attendant l’autorisation du maire et du service régional d’archéologie pour consolider les murs et mettre en valeur ce site.
Les Amis du château ont prêté une pelleteuse, ce qui a permis d’avancer considérablement. « Cette association tient vraiment à valoriser l’endroit, pour l’utiliser, si besoin, dans un intérêt touristique », ajoute Daniel Bernardin.
Il est possible de s’aventurer sur les lieux. Il suffit de monter sur le plateau par un chemin forestier. Mais en ce moment, suite à la tempête, c’est dangereux car des branches d’arbres tombent parfois.
La Mercerie boosté par Des Racines et des Ailes
L'échafaudage est dressé mais il faudra attendre pour recouvrir l'ancien bureau PHOTO/(Photo S. C.)
Quand j'ai vu ça à la télé, je me suis dit qu'il fallait que j'aille voir." Yvette découvre avec son mari, La Mercerie, le château de Magnac-Lavalette, en cours de restauration. Comme des centaines d'autres visiteurs depuis avril, la retraitée de Saint-Maixent a été appâtée par l'émission "Des Racines et des Ailes". Elle ne regrette pas son déplacement. Aussi impressionnée par la façade versaillaise des frères Réthoré qu'intriguée par les contorsions en parpaings de Vincent Ganivet qui barrent les arcades.
Une œuvre évolutive. Le plasticien parisien reviendra à partir de la mi-août pour terminer sa construction d'équilibriste. Cette performance, réalisée en partenariat avec le Fonds régional d'art contemporain, interpelle à défaut de séduire. "ça plaît ou ça ne plaît pas mais ça permet de faire revenir les visiteurs pour découvrir quelque chose de nouveau tous les ans", confie Didier Jobit, le maire et conseiller général, à l'origine de la sauvegarde de La Mercerie. Une sauvegarde qui a attiré les projecteurs de la télé avant de convaincre les téléspectateurs de faire un détour par Magnac-Lavalette; 2 500 visites payantes depuis avril, de nouveaux volontaires prêts à donner un coup de main. Les retombées télévisées se mesurent quotidiennement. De quoi stimuler l'énergie des quelque 250 bénévoles qui se relaient au chevet du monument. Au milieu des entreprises et des chantiers-écoles.
Restauration de la galerie des azulejos
Aujourd'hui, ils s'emploient à mettre hors d'eau le petit manoir. Les différentes galeries, à l'exception de celle des azulejos dont le chantier de trois semaines doit démarrer lundi, "sont sauvées". "On a soutenu la charpente du manoir XIXe qui menaçait de s'écrouler et on a privilégié ces salles qui s'abîmaient chaque fois qu'il pleuvait. En septembre, il ne restera plus qu'à les astiquer", détaille Didier Jobit, souvent confronté à de mauvaises surprises. Ainsi, l'ancien bureau de Raymond Réthoré présentait un chéneau intérieur qui entraînait l'eau derrière les décors. "ça nous a obligés à modifier l'ensemble de la couverture et à différer les travaux. Il nous faut obtenir de nouvelles autorisations de la Drac [direction régionale des Affaires culturelles]", indique l'élu devant un échafaudage dressé pour permettre de "bâcher correctement" cette partie dans un premier temps, à défaut de la couvrir. Le budget de 250 000 euros prévu pour l'ensemble de la couverture, risque bien d'être dépassé. Les aléas du chantier.
ndlr: Sur les 250 000 euros HT, l'État participe à hauteur de 40%, la Région 20% et le Département 14,64%. Des visites sont organisées les dimanches à 14h30 àou16h au château de La Mercerie; 10 € l'entrée pour les adultes.
Le sous-préfet d’Angoulême, (en bas, à droite) était présent. « Les travaux avancent grâce à l’ambition raisonnée et le soutien populaire », a déclaré Frédéric Papet.
Derrière le château, des objets donnés à l’association étaient mis en vente au profit de la restauration de l’édifice. (Photos Tadeusz KLUBA/ « sud ouest »)
La Mercerie, acte II. Comme la deuxième vie qu’offrent les bénévoles de l’association Saint-Étienne patrimoine au château de La Mercerie. Preuve en a été faite une nouvelle fois samedi, sous un soleil de plomb.
Une brocante était organisée au profit de la restauration du château ayant appartenu aux frères Réthoré, et qui « appartient à tous les Charentais », affirme Jean-Paul Rouyer, président de l’association Saint-Étienne patrimoine.
Deux lieux étaient dédiés à cette journée. Les alentours du château, mais aussi un espace de promenade situé une centaine de mètres plus bas. C’est là que se sont installés les premiers brocanteurs, arrivés dès 5 h 30 pour les plus matinaux. Entre ces deux endroits phares, curieux et calèches ont déambulé dans le jardin très entretenu. Lysiane Rouyer, guide du château, est ravie. « Ce parc est magnifique. C’est aux gens d’ici de se l’approprier comme ils le font aujourd’hui », explique la femme du président de l’association. « Je suis la première dame du château », plaisante-t-elle.
Fêtes populairesSamedi, c’était également l’acte II de cette brocante. Ou plutôt sa deuxième édition. L’événement a été « fatiguant à organiser », précise un bénévole, mais symbolique de ce que l’association veut promouvoir.
« On désire avant tout faire des fêtes populaires dans ce beau lieu. Il faut qu’il reste familial. Et qu’on le fasse découvrir ou redécouvrir, explique Jean-Paul Rouyer. Peu importe si cette brocante ne rapporte que quelques centaines d’euros. Si, au moins, on réussit à faire aimer le château à des gens qui ne le connaissaient pas, on aura déjà réussi notre pari. »
« Moucharabieh »Et pour attirer du monde, la grande nouveauté de cette année, c’est « Moucharabieh », l’œuvre d’art contemporain que finissait d’installer l’artiste Vincent Ganivet sur l’aile sud de la façade de 230 mètres, voulue par les frères Réthoré. Des parpaings ne paraissent tenir qu’à un fil entre les piliers de ce frontispice. Les blocs de pierre semblent n’être qu’une pyramide de morceaux de sucre.
« Les frères Réthoré, grands amoureux de l’art, auraient été ravis que leur travail continue à servir la culture », a affirmé Didier Jobit, maire de Magnac-Lavalette et membre de l’association Saint-Étienne patrimoine, en inaugurant l’œuvre contemporaine. Il n’est pas prévu que les parpaings soient démontés. « Cette œuvre vivra là jusqu’à ce qu’elle tombe », précise Alexandre Bohn, le directeur du Fonds régional d’art contemporain (Frac), partenaire du projet.
Du bois recycléLa fête de samedi était aussi une bonne occasion de montrer l’avancée des travaux de restauration engagés depuis deux ans. « Malheureusement, la façade n’est pas couverte », précise Jean-Paul Rouyer. De simples bâches tentent d’empêcher les infiltrations dans la toiture. Ces derniers mois, l’eau de pluie a troué certains planchers. Mais le président de l’association de restauration garde son enthousiasme. « Nous sommes nombreux et motivés pour sauver ce lieu. Nous allons y arriver. »
La réparation de la toiture doit être terminée en fin d’année. Des charpentes sont en cours d’installation. Le bois utilisé provient du parc voisin. « Ce sont des arbres tombés durant la tempête de 1999. On ne peut pas faire plus développement durable. Nous donnons à ce bois une seconde vie », affirme Didier Jobit.
Vincent Ganivet devant son œuvre en construction sur la façade du château. (photo Tadeusz KLUBA/«SO »)
Les habitués des alentours de Magnac-Lavalette-Villars ont dû se demander quels étaient les trois hommes qui travaillent depuis quelques jours sur la façade du château de La Mercerie. Bientôt, ils se demanderont quelle mouche les a piqués de mettre des arches de parpaings dans les baies de l’une des façades.
Les trois hommes, ce sont Vincent Ganivet, un artiste parisien, et ses deux assistants. En partenariat avec le Fonds régional d’art contemporain (Frac) et l’association Saint-Etienne patrimoine, La Mercerie accueille à partir de demain une œuvre qui donne comme un air de moucharabieh - c’est son nom d’ailleurs - à la façade située à l’est. C’est précisément à cet endroit que reposent les frères Réthoré, dans les piliers de la façade. « Ce n’est pas vraiment intimidant de travailler avec eux en dessous. Vous savez, il y a très longtemps, quand on construisait un pont, on disait qu’il fallait mettre une âme dans une pile », sourit l’artiste qui aime détourner les objets du quotidien.
Vincent Ganivet, 37 ans, s’est distingué ces dernières années par ses sculptures de parpaings. L’une d’entre elles a d’ailleurs été achetée par le fonds régional. Ces étonnantes sculptures semblent tenir comme par enchantement. Si des cales en plastique, ou en bois, et des sangles aident à définir la forme des roues, l’équilibre paraît éminemment fragile. Le recours au ciment est très limité. L’inertie fait le reste.
« L’équivalent des Réthoré »À Magnac-Lavalette, il en sera de même pour les dix arches vrillées incorporées dans les baies de la façade. « Je m’inspire de la technique de la chaînette. Gaudí en était le spécialiste. Quand on fait pendre une chaîne et qu’on l’inverse, elle tient », résume brièvement l’artiste, venu ici pour la première fois en avril. J’ai été très surpris par ce mini Versailles. Je me reconnais un peu dans ces personnages finalement. J’ai décidé de jouer avec la façade qui, justement, n’est qu’une façade. »
L’artiste ne pouvait pas créer de structure monumentale dans le château, le sol étant trop instable pour ses sculptures. « L’association Saint-Etienne Patrimoine est venue nous voir car ils voulaient introduire l’art contemporain dans le château. Comme il n’est pas encore hors d’eau, à l’intérieur c’était compliqué. Nous verrons peut-être plus tard. En attendant, nous avons pensé à Vincent GANIVET et l’avons invité à créer une œuvre spécifique. Vincent est un peu l’équivalent contemporain des Réthoré », estime Alexandre BOHN, directeur du Frac.
Normalement, tout devrait être prêt demain, mais l’artiste n’exclut pas un léger retard. « C’est plus facile en dessin. Là nous travaillons en hauteur, c’est plus complexe. » Le public pourra ainsi voir le processus de fabrication car quelques coffrages seront encore présents lors du vernissage. Si l’installation est temporaire, elle ne sera pas démontée par son auteur. À Avignon, une de ses œuvres est installée depuis trois ans. Malgré le froid, le vent, le gel, la pluie… « Moucharabieh » devrait donc rapidement faire partie du paysage magnacois.
La matinée de demain sera dédiée au château. À 10 heures sera lancée la souscription publique, avant l’inauguration de la maison de la photo, le vernissage de « Moucharabieh » et la remise de l’armoirie du château.
Reignac : Isabelle Louvrier achève l'écusson des frères Réthoré en lettres d’or.
La création de la brodeuse d'or s’inspire des sculptures et boiseries du château de La Mercerie, à Magnac-Lavalette.
Isabelle Louvrier et Constance Jobit doivent avoir terminé l’écusson pour le 20 juillet.
« Je crois que l’écusson aurait plu aux frères Réthoré, c’est tout à fait leur style, joyeux et gai », assure Isabelle Louvrier.
Dans son atelier, installé Chez Desmard à Reignac, la brodeuse d’or travaille aux côtés de Constance Jobit, la nièce de l’édile. Elle tire l’aiguille et le fil pour achever l’écusson des frères Réthoré. Le temps presse : le blason doit faire son entrée au château de La Mercerie le 20 juillet. « Il me reste à poser ma cannetille d’or, de petits tronçons creux placés à l’aiguille », explique Isabelle Louvrier. Elle connaît Constance Jobit depuis son stage d’orientation de 3e. « Elle l’a fait ici, en 2009. » Entre-temps, la jeune femme, 20 ans, a décroché son CAP de broderie et vient de passer son brevet des métiers d’art au lycée professionnel Gilles-Jamain, à Rochefort (17). Isabelle Louvrier est son maître d’apprentissage. « C’est le lendemain de la diffusion de l’émission que j’ai osé lui demander si elle avait des liens avec la famille Jobit de Magnac-Lavalette. »
Les deux femmes sont tombées sous le charme du Petit Versailles charentais, La Mercerie, un nom prédestiné pour deux brodeuses. « Le château dégage une atmosphère particulière, on ressent le besoin d’y revenir », confie Constance Jobit. Bénévole de la première heure, la jeune femme avait fait une pause durant l’année de son brevet, mais compte bien s’investir à nouveau dans la rénovation du château de Magnac.
Complices, maître et élève ont multiplié les démonstrations de broderie à l’occasion du déjeuner blanc organisé début juin au château. Un déjeuner qu’Isabelle Louvrier n’oubliera pas de sitôt : « J’ai été attirée au fond d’une allée, jusqu’aux tombes des frères Réthoré, explique-t-elle. J’avais l’impression qu’ils m’appelaient… » Et la brodeuse de conclure : « Après tant de coïncidences, le projet d’écusson devait se faire. »
Du coup, Isabelle Louvrier s’est mise à broder ses premiers points dès le lendemain. Elle s’est servie d’un dessin inspiré de sa première visite au château, au printemps. Une dizaine de minutes pour s’imprégner des lieux, ajoutées à quelques photos de sculptures et de boiseries envoyées par Angelika Maspeyre, qui restaure bénévolement les toiles. « Je crois que l’écusson aurait plu aux frères Réthoré, c’est tout à fait leur style, joyeux et gai. »
L’ouvrage regorge de clins d’œil. Les feuilles d’acanthe symbolisent l’amour de l’art. Raymond Réthoré avait constitué une collection hétéroclite d’œuvres d’art. Il avait aussi ramené de ses voyages des azulejos, dont le bleu de cobalt habille les boutons de roses brodés par Isabelle. Dans les projets de rénovation du château, il est aussi question de faire revivre la roseraie dessinée par Raymond Réthoré
Déjeuner chic à La Mercerie.
Pascal PRESSAC et Joss ont concocté ce menu délicieux. (Photo B. C.)
Dans le parc, on a pu voir alignées des DS. Les propriétaires de ces Citroën faisaient un rallye ce jour-là et ont fait escale pour profiter du repas préparé par La Grange aux Oies.
Le temps s’étant montré incertain le matin, c’est dans la grande galerie qu’a été servi ce pique-nique transformé en déjeuner chic avec des convives tous vêtus de blanc.
« Jean-Paul Rouyer, un ami et membre actif de l’association Saint-Étienne patrimoine qui organise toutes ces manifestations, m’a invité à visiter ce château. J’ai été séduit par l’ambiance qui y régnait tout en faisant connaissance avec Didier Jobit, ce passionné. Aussitôt, j’ai proposé mes services », a expliqué Pascal Pressac qui tient La Grange aux Oies.
Un menu alléchantAvec son apprenti, Joss, ils ont donc concocté un menu apparemment délicieux et raffiné : rillettes au saumon, coulis de cresson, quasi de veau farci aux olives et tomates, chèvre de la ferme Selin de Blanzaguet et pana cotta aux fraises. Quant à ceux qui se sont installés dans le parc pour pique-niquer, ils ont apprécié la douceur du temps et les produits à rôtir de Lapierre-Ody.
A Magnac-Lavalette, près d'Angoulême, le château de La Mercerie suscite bien des passions... La restauration de ce petit Versailles charentais, rêve fou des frères Réthoré, est une formidable aventure humaine. Une aventure qui a d'ailleurs piqué la curiosité des journalistes de l'émission "Des Racines et des ailes".
Ce mercredi 24 avril, pas moins de 4 millions de téléspectateurs ont ainsi découvert l'histoire de ce vaisseau fantôme construit à partir des années 30, dans le prolongement d'un manoir du XIXe, réputé pour sa galerie-façade inachevée qui s'étend sur 220 mètres.
L'histoire de La Mercerie a également intéressé Thierry Groensteen, un spécialiste de bande dessinée mais aussi un amoureux des châteaux.
M. Groensteen vient de lui consacrer un livre de 160 pages, « La Mercerie, une folie charentaise ».
L'ouvrage, richement illustré, édité par Les Impressions nouvelles, n'est pas encore imprimé. "Il sera présenté le 9 juin, ici même, à Magnac-Lavalette, pour le lancement de la saison d’été. Le livre raconte l’histoire du site, du XVIe siècle à nos jours, avec de nombreux documents d’archives montrant notamment la superbe collection d’œuvres d’art acquise par les frères Réthoré [...]. On y trouvera également la traduction des 83 citations que l’on peut voir gravées, écrites en latin, grec, anglais, russe et allemand », précise M. Groensteen.
La Mercerie à la télé Aubeterre, Talmont, Meschers…
Le château a été filmé pour « Des racines et des ailes », diffusée ce soir.
ll y a fort à parier que l’émission « Des racines et des ailes », diffusée ce soir sur France 3 (20 h 45), batte des records d’audience en Charente, et plus particulièrement du côté de Magnac-Lavalette. Tout simplement parce que le château de La Mercerie, le rêve grandiloquent et inachevé des frères Réthoré, est l’un des sites vedettes du périple en Poitou- Charentes.
« En tout cas, nous, nous allons nous retrouver à La Mercerie pour regarder l’émission. Des écrans géants vont être installés », se réjouit Didier Jobit, le maire de Magnac-Lavalette.
Si un mécène regarde…
Une association qui attend énormément de cette mise en lumière nationale du site, « beaucoup de visiteurs par la suite et donc beaucoup de recettes pour pouvoir financer des travaux supplémentaires. Cette diffusion va peut-être nous permettre d’aller plus loin. Si ça amène un mécène, tant mieux… », sourit Didier Jobit.
« Et au-delà, j’espère aussi que cela pourra avoir une résonance sur tout le secteur », ajoute-t-il.
L’équipe de télévision est venue tourner l’hiver dernier. « C’est l’architecte en chef des Monuments historiques qui leur a parlé de La Mercerie, quand il a su qu’ils voulaient venir tourner en Poitou-Charentes. Ils ont été intéressés par le côté atypique de cette aventure, son côté démesuré et complètement fou. Car il fallait être complètement fou pour se lancer là-dedans », confie Didier Jobit.
Des « fous » qui n’ont pas ménagé leur peine. Et la restauration est devenue aussi une belle aventure humaine, faite d’amitié et de solidarité. « C’est inouï, le nombre de soutien qu’on a pu avoir, de particuliers comme d’entreprises. » Remarquable même, dans une société qu’on dit de plus en plus individualiste.
« On avance »« Je sais que dans les moments importants, les gens savent se rassembler sans se poser de questions. En tant que pompier, je l’avais notamment expérimenté lors d’intervention après les tempêtes Klaus ou Xynthia. Les gens ont besoin d’être solidaires, de se retrouver. C’est pour cela que j’ai confiance dans la nature humaine », dit Didier Jobit.
Aujourd’hui, trois pièces ont été recouvertes. Des poutres qui menaçaient de s’écrouler dans la partie manoir ont été consolidées. « La petite chapelle a été sécurisée, la toiture refaite, des pierres en mauvais état ont été remplacées. On avance, pas forcément au rythme qu’on voudrait, mais on avance », affirme Didier Jobit.
Le but étant, évidemment, de ne pas uniquement faire joli, mais d’ouvrir le château au public le plus largement possible, de faire revivre ce site. « Cet été, nous espérons avoir une exposition de Vincent Ganivet, un artiste qui avait participé au lancement du Frac (Fonds régional d’art contemporain), il y a quelques années. » Alors si « Des racines et des ailes » peut donner un coup de pouce supplémentaire…
Des ailes pour le château de Magnac-Lavalette.
Quand cette idée vous est-elle venue?
Didier Jobit. Dès 1996, j'avais invité Bernard Steinitz, le propriétaire de l'époque, à la mairie. Il manifestait sa volonté de réhabiliter le château, mais il nous mentait. Jean-Claude Viollet, député, l'avait également rencontré pour y installer le Frac [Fonds régional d'art contemporain, NDLR]. Au lendemain de la tempête de 1999, j'ai quand même réussi à lui faire recruter deux personnes pour l'entretien. Il est tombé malade. Contraint de se séparer de ses grands ateliers de Saint-Ouen, il a vendu en même temps La Mercerie à Jaoui (Paris Périph) qui l'ignorait. Celui-ci nous a dit clairement que le château ne l'intéressait pas. En revanche, il était d'accord pour le bail emphytéotique qui nous donnait toute latitude pour agir. Avec deux impératifs: que le bien ne perde pas de valeur et que l'on mette le logo de la Foncière Volta, sa maison mère.
Par qui avez-vous été suivis d'emblée?
Le conseil municipal dans sa totalité qui s'est prononcé pour le bail avec deux objectifs: sauver le patrimoine et en faire un outil de développement. C'était aussi fou et irresponsable que ce que qu'avaient fait les frères Réthoré. Mais le challenge était beau à relever. Lors du dépouillement, une conseillère, Pierrette Barraud, en pleurait. L'émotion.
Des regrets, des désillusions?
Non. Il y a des gens qui lâchent, qui reviennent, c'est la vie.
Comment entretenir la flamme?
On fait en sorte qu'entre les deux journées mensuelles des bénévoles, le chantier progresse. Pour mobiliser, il faut que ça avance. Un comité de pilotage gère l'organisation. Il faut que les choses soient bien réparties, être en permanence en quête de solutions et anticiper. On va travailler avec des associations d'insertion pour l'entretien des espaces verts. C'est une vraie valeur ajoutée pour eux.
Quelles sont vos priorités aujourd'hui?
Il faut passer à la couverture. Des jeunes charpentiers, des compagnons bénévoles y travaillent. La ferme d'accueil doit aussi être prête pour l'été. Il y aura des visites tous les jours en juillet et août. Il y a aussi les deux parkings à finir.
Quelles difficultés rencontrez-vous?
Il faut réussir à se débrouiller avec rien. Convaincre nos partenaires. Aujourd'hui, on a une trentaine d'entreprises qui nous aident en nous offrant du matériel et en pratiquant des tarifs préférentiels. C'est la magie du lieu qui déclenche tout.
Quels sont les prochains rendez-vous?
On prépare une expo pour l'été avec le Frac. Le plasticien Vincent Ganivet viendra réaliser devant les arches des formes qui défient l'équilibre. Ce partenariat avec le Frac doit s'inscrire dans la durée. La Région est emballée, la Drac [direction régionale des Affaires culturelles, NDLR] aussi. L'an prochain, on aura peut-être deux ou trois artistes. On envisage aussi un festival en 2014. Ça permet de faire revenir les visiteurs pour qu'ils découvrent quelque chose tous les ans, dans le respect de ce que voulaient les frères Réthoré.
Plus encore après "Des racines et des ailes"!
Ça permet de démontrer que c'est un atout évident du patrimoine charentais et du développement touristique et qu'on n'a pas le droit de passer à côté. On est le maillon d'une chaîne. L'économie passe par le tourisme. Les Lillois et les Parisiens qui viennent consomment local.
Ce soir à 20h40 sur France 3.?
"Des racines et des ailes" diffuse ce soir un reportage sur La Mercerie, le château de Magnac-Lavalette.
Une sauvegarde a été entamée il y a un an et demi dans le sillage du maire. Une folle histoire.
Les boiseries du plafond de la galerie Béruge.
Des rires d’enfants dans le parc du château de Magnac-Lavalette. Des rires sur l’herbe tendre, là où ne poussaient il y a peu que des ronces et des orties… Hier après-midi, une grande chasse aux œufs était organisée à La Mercerie.
À 15 heures, pas moins de 200 gamins inspectaient les allées de buis, à la recherche de 1 000 œufs colorés - 1 000 œufs en polystyrène peints à la main puis cachés par les bénévoles de l’association Saint-Étienne patrimoine.
Cinq œufs débusqués contre un sachet de chocolats : le jeu a plu. Un jeu pendant lequel les parents ont visité la folie architecturale des frères Réthoré et découvert combien les travaux de restauration, entamés il y a bientôt deux ans, ont bien avancé. À ce jour, La Mercerie n’est pas tout à fait hors d’eau, mais presque.
« La toiture était criblée de toutes parts. Aujourd’hui, les galeries dites Acajou, Vernet et Béruge sont à l’abri », se félicite Didier Jobit, le maire de Magnac-Lavalette. Côté manoir, en revanche, les bâches n’ont pas résisté aux intempéries et aux coups de vent de décembre. Elles ont dû être changées… en attendant la réfection des deux petites tours, courant mai. Montant du chantier de reprise des couvertures ? « Environ 350 000 €, en sachant que le total des subventions approche les 300 000 € », précise le maire. Si tout se passe bien, la première tranche se terminera en décembre 2013.
Mais d’ici là, bien d’autres animations témoigneront de l’enthousiasme des amoureux éperdus du site. Le 1er juin, une pièce de théâtre sera jouée dans l’une des galeries. Le dimanche suivant, le 9 juin, les Charentais seront conviés à un pique-nique grande classe. Prière de s’habiller tout en blanc pour goûter à un repas champêtre et gourmand imaginé par la maison Lapierre-Ody (charcutier traiteur) et Pascal Pressac, le chef de la Grande aux Oies.
Enfin, le reportage ici tourné par l’équipe des « Racines et des ailes » devrait être diffusé avant l’été.