Magnac-Lavalette: une bergère à La Mercerie. par Sylviane CARIN (Charente Libre 06/11/2014)
Elle est arrivée en fin de semaine au château de Magnac-Lavalette. Avec son troupeau de brebis solognotes, race ancienne et rustique. Un bel entretien pour le parc.
C’est la bergère de La Mercerie. Elle entretient le parc du château de Magnac-Lavalette depuis ce week-end, avec son troupeau d’ovins. "Je ne veux pas qu’on me nomme", glisse-t-elle en préambule tandis que l’on contemple ses brebis qui pâturent au pied de la façade versaillaise.
Un paysage de carte postale, la neige en moins, l’arc-en-ciel en plus. Jeanne s’efface derrière ses solognotes, une race dont elle est "tombée follement amoureuse". "Une race en voie de disparition, extrêmement rustique et sensible", avec laquelle elle partage sa vie depuis deux ans. Avant, c’était avant. Elle préfère ne pas en parler.
Esquive les photos. "Pour les Indiens, on vole l’âme des gens". Elle est tout à son présent de jeune trentenaire qui n’avoue pas son âge. Tout à son bonheur. "C’est ma famille, ça me rend heureuse".
Cinq mois dans le parc
Elle a prévu de rester cinq mois à La Mercerie. "En deux mois, elles auront fait la boucle; elles reviendront ensuite à leur point de départ". Le troupeau de 73 têtes, dont 18 agnelles et trois béliers, s’est déjà agrandi depuis son arrivée. Deux naissances ce mardi, 23 agneaux au total depuis quelques jours. L’agnelage démarre bien.
Les promeneurs peuvent photographier les boules de laine marron qui batifolent dans la prairie. Les mamans veillent. Défendent leurs petits. Se faufilent derrière les buis quand elles savent leur maîtresse occupée. "Joke", le border collie et "Simon", le patou, les rappellent à l’ordre. Gentiment.
Rien qui ne trouble le calme ambiant. "Avec elles, j’entretiens le parc. Je peux aussi travailler avec lesenfants. Ces brebis sont utilisées en soins thérapeutiques. J’invite les gens à venir s’asseoir au milieu, elles sont adorables", confesse la bergère, attentive au moindre mouvement de sa progéniture.
Elle vient de passer un an dans les Pyrénées. Elle a rencontré un berger de 83 ans qui transhumait autrefois. "Ça l’a séduit. Il a vu l’affection que je leur portais".
Une rencontre, une de plus. Elle est arrivée à La Mercerie via un ami de Torsac: Pierre-Hervé CASTAY, "un grand homme" qui lui a offert ses deux premières agnelles. "Il est très avant-gardiste. Il utilise les solognotes pour ses vignes".
Le viticulteur l’a mise en relation avec Didier Jobit, le maire de Magnac-Lavalette, l’artisan du renouveau de La Mercerie. "Ils sont venus me chercher en bétaillère". Le voyage s’est bien passé. Les solognotes se sont adaptées à leur nouveau pâturage, sous le regard bienveillant de Jeanne. Et des bénévoles.
Pas besoin de complément alimentaire. "On ne les engraisse pas comme des cochons. Elles mangent 50% de plus lorsqu’elles sont accompagnées d’un berger". La jeune femme a trouvé la bonne recette. Elle ne les lâche plus.
Le château de la Mercerie en musique et en lumière, par Julie PASQUIER (Charente Libre du 02-08-2014)
La première édition des Liaisons atypiques a lieu aujourd’hui, sur le site de Magnac-Lavalette. Une programmation artistique se greffe à la brocante.L’objectif, c’est d’être accessible, exigeant, de donner du rêve et de fédérer.Le château de la Mercerie accueille aujourd’hui le festival des Liaisons atypiques. Une trentaine de bénévoles s’est activée sur place durant quinze jours.. PHOTO/Photo JP.
Du théâtre et de la fanfare. Avant un gros concert, ce soir. En marge de sa brocante, le château de la Mercerie, à Magnac-Lavalette, accueille aujourd’hui la première édition du festival des Liaisons atypiques. Une initiative du tout jeune collectif Les Attachés, composé de professionnels du spectacle vivant et basé à Cressac-Saint-Genis. Tombé sous le charme du château il y a un an et demi.
"On voulait monter un projet dans un milieu rural, y défendre la culture, tout en impliquant les habitants", explique Aurore Giraud, 32 ans, administratrice de compagnies de théâtre de rue. Les cinq amis ont visité le château de Saint-Germain-de-Confolens, ont hésité avec le plan d’eau de Cherveux dans les Deux-Sèvres... Mais à Magnac, au-delà du splendide château, "le contact avec le maire s’est bien passé, indique Odile Kerckaert, 27 ans, régisseuse. L’association de restauration du château nous a accueillis à bras ouverts." Bref, la mayonnaise a pris et le projet a pu se lancer.
Durant quinze jours, une trentaine de bénévoles a investi les lieux, pour mettre en place tout le décor et la scénographie. et faire en sorte que tout soit prêt aujourd’hui. "Nous avons fabriqué beaucoup de mobilier en bois", note Odile Kerckaert, qui pointe du doigt les bars en palettes et les tabourets en tronc d’arbre. "Nous allons aussi disposer dans le parc des canapés et des abat-jour, prêtés par Emmaüs Charente."
Avec un budget de 30.000 euros, les organisateurs ont dû faire attention aux dépenses, sans rogner sur la qualité. "L’objectif, c’est d’être accessible, exigeant, de donner du rêve et de fédérer", assurent les deux jeunes femmes, qui précisent que les 35 artistes et les techniciens présents aujourd’hui seront rémunérés.
Musique, théâtre et esprit guinguette
Côté programme, les visiteurs vont pouvoir, à partir de 11 heures, se trémousser sur les airs de la fanfare Le Gros Tube (Paris), des Angoumois d’Yraka et du duo Camiléon (Strasbourg). Il y aura des spectacles, aussi, avec la compagnie Bardaf (Strasbourg) et K.L (Poitiers).
Un espace restauration, façon guinguette, sera ouvert toute la journée. "Pour ça, nous avons travaillé avec des producteurs locaux, précise Aurore Giraud. Nous allons proposer du bio à 80 %", dans l’esprit écolo que veut se donner le festival. "C’est pour ça que nous installons, aussi, des toilettes sèches", poursuit Odile Kerckaert. La soirée concert, elle, débutera à 20 heures, dans l’enceinte du château, mise en lumière pour l’occasion. Trois groupes se succéderont sur scène jusqu’à 2 heures. Les Belges de The Summer Rebellion débuteront avec du blues. Du rock cuivré, ensuite, avec Les Touffes Krétiennes. Avant que DJ Rapsode ne vienne clore cette première édition avec un bal populaire. "C’est une programmation familiale", assure Aurore Giraud.
Un événement que le collectif souhaite pérenniser. En menant, en parallèle, d’autres actions dans l’année. "On verra ce qui est possible, conclut Aurore Giraud. Ça va s’écrire doucement. "
(1) Financés par la communauté de communes, la région, le département, le programme Leader ainsi que des partenaires privés.
Festival Liaisons atypiques, ce samedi 2 août, de 8 heures à 2 heures, au château de la Mercerie, à Magnac-Lavalette. Entrée libre dans la journée. Prix du concert: 10 euros, 7 euros pour les demandeurs d’emploi, moins de 18 ans et plus de 65 ans. Gratuit pour les enfants de moins de 12 ans.
Liaisons atypiques, un écofestival débarque à Magnac-Lavalette (16).par Julie CHAPEAU (Sud Ouest du 1-08-2014)
Demain, c'est un tout nouveau festival qui va voir le jour. Les Liaisons atypiques se dérouleront toute la journée dans le cadre étonnant du château de la Mercerie. À l'origine de ce projet, un collectif de professionnels tout juste formé, les Attachés. Ils sont une quarantaine à s'être mobilisés, tous travaillant dans le monde du spectacle, en tant que chargés de production, responsables communication, administrateurs, techniciens ou même décorateurs. Les membres de cette équipe, qui se sont rencontrés sur différents festivals en France, ont beaucoup de projets en tête. Les Liaisons atypiques est leur premier. Un collectif pas banal Pour Stéphanie Auger, l'une des coprésidentes du collectif, « ce festival porte bien son nom, tout est atypique dans l'organisation » . Original d'abord...
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emain, c'est un tout nouveau festival qui va voir le jour. Les Liaisons atypiques se dérouleront toute la journée dans le cadre étonnant du château de la Mercerie. À l'origine de ce projet, un collectif de professionnels tout juste formé, les Attachés. Ils sont une quarantaine à s'être mobilisés, tous travaillant dans le monde du spectacle, en tant que chargés de production, responsables communication, administrateurs, techniciens ou même décorateurs. Les membres de cette équipe, qui se sont rencontrés sur différents festivals en France, ont beaucoup de projets en tête. Les Liaisons atypiques est leur premier.
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Un collectif pas banal
Pour Stéphanie Auger, l'une des coprésidentes du collectif, « ce festival porte bien son nom, tout est atypique dans l'organisation ». Original d'abord puisqu'il ne se déroule que sur une seule journée. « On a voulu la jouer gentiment au début, c'est déjà une grosse organisation. On verra par la suite si on s'agrandit », explique Odile Kerckaert, coprésidente et chargée de production.
Les filles le disent elles-mêmes, leur collectif n'est pas banal non plus. Venus de toute la France, ils ont trouvé un pied à terre dans la maison familiale d'Odile. « Je n'habite pas très loin, au domaine de l'Attache, d'où notre nom », s'amuse-t-elle.
Depuis une semaine, tous les membres de l'association campent chez elle, pour préparer l'événement.
L'association du château de la Mercerie, qui s'occupe de la bâtisse, est aussi partie prenante. « Ce qui est drôle, c'est que les membres de l'association ont tous une cinquantaine d'années. Nous, on joue dans la trentaine. On vient de mondes différents et pour ce festival, on s'aide tous », lâche Stéphanie Auger. Avec en plus le soutien d'un élu. « DidierJobit, le maire de Magnac, nous a fait confiance. On ne s'y attendait pas au début. C'est super important pour nous », confie Odile Kerckaert.
Brocante, jeux et musique
Parmi les organisateurs, beaucoup ne connaissaient pas ce lieu qui les a bluffé. « À la base ce ne sont pas nous les plus atypiques, ce sont les frères Réthoré. Ils se sont lancés dans un projet fou et nous laissent cette merveilleuse façade », sourit Odile Kerckaert.
Les Liaisons atypiques s'étaleront sur toute la journée de samedi, d'abord avec des animations destinée aux familles et entièrement gratuite. La brocante habituelle du château sera complétée par des ateliers pour les enfants, animés durant toute la journée. Jeux en bois, espace lecture, il y en aura pour tous les goûts. Les citoyens crieurs de Niort viendront également dans l'après-midi, et évoqueront le statut des intermittents. Un sujet qui touche le collectif des Attachés. Un espace restauration et bar sera tenu toute la journée. « Ce sera de la nourriture de producteurs locaux, qui ont accepté d'être nos partenaires », précise Stéphanie Auger.
Les filles l'avouent, « cette première édition s'adresse à tous, on joue sur tous les tableaux pour ensuite pouvoir se spécialiser quand on sera connu ».
Dans la soirée qui, elle, sera payante pour les adultes et gratuite pour les enfants, les groupes de musique se succéderont au fil de la nuit. Les Touffes Kretiennes, The Summer Rebellion et Dj Rapsode monteront sur la scène pour la première édition de ce festival. « Ce sera des musiques actuelles, pour danser, comme dans les bals populaires d'autrefois », rigolent les deux organisatrices.
Mais l'événement aura quand même son fil rouge. En effet, les organisateurs l'ont conçu comme un écofestival. Alimentation bio, toilettes sèches, éléments de récupération comme décoration, leur objectif est simple : « On aimerait obtenir le label écofestival. En tout cas, on agit comme tel. »