Au château de La Mercerie situé à Magnac-Lavalette, il n’y a pas que les bénévoles. Il y a aussi les chiens de garde, en particulier un coupé de beauceron. Et gare! Mieux vaut ne pas trop s’approcher de l’animal.
Nanouk est arrivé ici il y a quatre mois. Seul Didier Jobit, le maire de Magnac-Lavalette, et Christian Rivière, peuvent s’en occuper.
"Il est d’autant plus agressif que c’est une bête qui a été maltraitée. Il lui faut encore le temps de s’acclimater", confie Didier Jobit. D’ailleurs à la SPA où il a été déniché, ce n’était pas gagné. Le premier réflexe du chien lorsqu’il a vu Didier Jobit a été de tenter de l’attaquer.
"Avec une comportementaliste, j’ai commencé à lui donner à manger prudemment et pendant que l’animal mangeait, il sentait ma main. On l’a fait plusieurs fois et on l’a emmené. C’est comme cela que l’on a pu tisser un lien".
Quand il n’est pas de garde à l’intérieur du château, en particulier la nuit, ou en promenade avec l’un de ses deux maîtres, Nanouk est au repos dans son propre enclos.
"Ce n’est pas le premier animal du genre que l’on a", explique Didier Jobit qui a été également président de la fourrière départementale. "J’ai eu cette idée alors que l’on avait été cambriolé" se souvient le premier édile.
À l’époque, il a demandé à l’un des prestataires de la fourrière de lui proposer deux chiens de garde. "Il m’a amené un rottweiller et un boxer de haute taille, en me disant qu’il valait mieux éviter de leur tourner le dos", sourit-il. Pendant plusieurs jours on les a laissés dans le château. Mais personne, pas même moi, n’osait y entrer". Jusqu’au jour ou Didier Jobit a pris son courage à deux mains. "Je n’ai pas peur des chiens, mais je n’en menais pas large. Je suis entré avec un gourdin et je leur ai fait face".
Sauf que les deux animaux se sont écartés en demi-cercle. "Prêts à m’attaquer. Je pensais pouvoir en maîtriser un, mais pas les deux. J’ai carrément marché sur eux. Ils ont reculé, je les ai poursuivis avec ma gamelle de nourriture et petit à petit, j’ai pu les approcher et les dominer".
Les deux farouches gardiens à quatre pattes n’ont jamais mordu personne et ils ont pu couler leurs dernières années dans le cadre plutôt accueillant du château et de son immense parc jusqu’à leur mort.
"C’était tout de même mieux, plutôt que de finir à la SPA", ajoute Didier Jobit. C’est une manière de faire d’une pierre deux coups. "Le château peut être mieux sécurisé et ces chiens ne sont plus confinés tout le reste de leur vie en cage".